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Histoire Haspres
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La question des haies nerviennes

 
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Olivier


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Inscrit le: 15 Déc 2007
Messages: 144

MessagePosté le: Dim 1 Mar - 17:05 (2009)    Sujet du message: La question des haies nerviennes Répondre en citant

Le récit de la bataille de la Sabis est établi par César selon une rigoureuse chronologie : il ne s’autorise qu’un seul retour en arrière (la prise du camp gaulois, II,26) et qu’une ou deux anticipations (l’épisode des espions belges II,17, et celui des Trévires colportant la nouvelle de la défaite romaine II,24). Le déroulement du récit est conforme à la réalité des opérations, qu’il s’agisse d’événements, de descriptions, ou d’incises explicatives. Ainsi la question des haies nerviennes, dans son inscription temporelle, joue-t-elle un rôle essentiel pour la localisation du site de la bataille. Reprenons les choses selon l’ordre du récit :

1°) les haies constituent, selon César, un système de défense et de protection des Nerviens à l’encontre des ennemis qui tenteraient de pénétrer leur territoire (II,17). Elles sont donc nécessairement disposées à la frontière de la Nervie. Les limites des pays gaulois sont mal définies, on peut néanmoins considérer la vallée de l’Escaut comme la zone frontalière Ouest de la Nervie.

2°) les haies ne sont évoquées qu’à la fin du 3e jour de marche. Progressant sur la route d’Amiens à Bavay, les Romains ont dû rencontrer ces haies quelques kilomètres avant d’atteindre l’Escaut. Les légions suivent cette route, mais débordent sans doute de part et d’autre sur les champs, du moins l’infanterie légère qui protège l’armée sur ses flancs (des fouilles ont mis à jour certains tronçons de cette voie sur une largeur de 6 mètres environ).

3°) les éclaireurs et les centurions envoyés par César pour choisir l’emplacement du camp romain (début du § II,17) ont dû également, au soir du troisième jour (avant la nuit au cours de laquelle les espions informent les Nerviens : séquence suivante, même § II,17), se heurter à ces haies défensives, sur quelques kilomètres entre l’Escaut et le futur camp. Ils en auront informé César à leur retour (fin du § II,17 qui conclut sur ce problème des haies : « Notre armée étant embarrassé par ces obstacles » : elle les a en effet déjà rencontrés deux fois sur sa route, comme on vient de le voir), en même temps qu’ils lui décriront le lieu du champ de bataille ( § qui suit immédiatement, II,18 ).
Il ne serait peut-être pas inintéressant, à cet égard, de distinguer, dans le texte de César, les passages qui impliquent celui-ci directement (en tant que sujet des actions, par exemple), et ceux qui concernent davantage des éléments de son armée (soldats, centurions, cavalerie, etc.).

4°) puis sont évoqués, toujours dans le respect de la chronologie des faits, la nouvelle disposition des légions en marche à la rencontre de l’ennemi, l’engagement des combats par la cavalerie, et l’arrivée des légions qui construisent le camp (II,19). Les haies seront de nouveau mentionnées pour la gêne considérable qu’elles procurent aux soldats sur le champ de bataille, donc entre le camp romain et la Sabis : elles formeront un obstacle pour la vue, empêcheront l’unité de commandement et d’action (II,22), et contribueront hautement aux difficultés éprouvées par les Romains pour vaincre leurs ennemis.

Bref, les haies nerviennes seraient un indice à ne pas négliger dans le débat relatif au trajet des légions romaines et à la localisation du site. Il ne s’agit pas d’un détail isolé, mais d’une question intégrée à un ensemble organisé, une composante capable d’intervenir de façon décisive dans l’acceptation d’une hypothèse ou le rejet d’une autre.

André Bigotte


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R.O.


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Inscrit le: 11 Aoû 2008
Messages: 74

MessagePosté le: Dim 1 Mar - 20:18 (2009)    Sujet du message: La question des haies nerviennes Répondre en citant

En effet,

La description du bocage Nervien apporte une information supplémentaire sur l'environnement.

Je ne possède pas d'information sur l'évolution du paysage dans le hainaut-cambrésis.

Par contre si je compare avec la situation d'aujoud'hui je retrouve des similitudes avec l'avesnois.

Ci-joint de l'information sur le bocage du Nord-Pas-de-Calais.

http://www.campagnes-vivantes.asso.fr/Biodiversité/Bocage2/total bon.htm


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Olivier


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Inscrit le: 15 Déc 2007
Messages: 144

MessagePosté le: Ven 13 Mar - 07:17 (2009)    Sujet du message: QUESTION des HAIES NERVIENNES Répondre en citant

Réponse de Monsieur André Bigotte :

Merci à R.O. pour sa remarque qui abonde dans mon sens. Néanmoins, je voudrais préciser mon opinion : les haies que rencontre César en entrant en Nervie sont davantage un constituant d’appareil défensif, nécessairement disposé aux frontières, plutôt qu’un élément de paysage bocager, inoffensif, exclusivement destiné à délimiter des champs mitoyens à l’intérieur du pays, ou enclore le bétail. La Nervie ne possédant aucun relief important, les haies épineuses forment alors une ligne de défense efficace en rase campagne, espèce de système végétal de fortification.
Revenons sur la séquence du texte latin (Guerre des Gaules, II-17) :

(...) quo facilius finitimorum equitatum
    pour arrêter plus facilement la cavalerie de leurs voisins
si praedandi causa ad eos venissent, impedirent,
    s’ils venaient faire des ravages chez eux,
teneris arboribus incisis atque inflexis crebisque
    ils coupaient et courbaient de jeunes arbres
in latitudinem ramis enatis
    dont les branches poussaient horizontalement
et rubis sentibusque interjectis effecerant
    et plaçaient entre elles des ronces et des épines,
ut instar muri hae saepes munimenta praeberent,
    ces espèces de haies semblables à des murs, formaient des remparts
quo non modo non intrari, sed ne perspici quidem posset »
    au travers desquels on ne pouvait passer ni même voir.
His rebus cum iter agminis nostri impediretur (...). “
    Cela embarrassait la marche de notre armée (…).


On le voit clairement, il s’agit bien d’obstacles (arrêter la cavalerie des voisins ; ronces et épines ; murs ; remparts infranchissables ; embarrassait la marche) dont la vocation essentielle est de dissuader toute personne indésirable d’entrer dans le pays, ou d’empêcher l’intrusion d’envahisseurs. César précise d’ailleurs que ces haies suppléent la carence en cavalerie dont souffre l’armée nervienne : ce système de protection serait donc une spécificité de la Nervie.

Même si les haies ne sont pas absolument infranchissables (les légions en marche éprouvent de l’embarras pour les traverser : impediretur, II-17), elles rempliront une grande partie de leur vocation, en provoquant une gêne intensive pour les légionnaires sur le champ de bataille et en contribuant ainsi aux énormes difficultés rencontrées par César pour vaincre les Gaulois (II-22) : impossibilité d’établir l’armée romaine selon les règles ordinaires du combat, manque d’unité de commandement, disjonction  et atomisation des légions, défaut de vue à distance, etc. En revanche, il ne semble pas que les Romains aient éprouvé beaucoup de difficultés pour traverser l’Escaut, fleuve nervien utile aux échanges commerciaux, et dont la vallée est une zone frontalière, mais impuissante à arrêter d’éventuels conquérants.

Les haies vives nerviennes sont probablement constituées d’arbrisseaux épineux (à aiguillons, piquants, spinules) adaptés aux terrains calcaires du Hainaut : rosier sauvage ou églantier (rosa eglanteria), aubépine (alba spina), prunellier sauvage (prunus), épine-vinette (berberis), néflier (pyracantha). Mais mes compétences en botanique s’arrêtent là… Et que reste-t-il aujourd’hui de ces dispositifs ? (technique encore utilisée en Avesnois ? – mais, le cas échéant, dans un but évidemment non militaire…).


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R.O.


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Inscrit le: 11 Aoû 2008
Messages: 74

MessagePosté le: Ven 13 Mar - 21:14 (2009)    Sujet du message: La question des haies nerviennes Répondre en citant

A mon avis, la méthode des Nerviens repose sur une stratégie défensive :

     - Observation de son ennemi qui pénétre les frontières de son territoire (passage des haies défensives)
     - Volonté de conserver une position a proximité de grands bois ou de la forêt qui serait un environnement totalement défavorable pour les Romains.

Le déplacement de la population avant le combat semble confirmer cette hypothèse.


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